Quand la médecine nous rend malades

C’est difficile à croire mais parfois détecter précocement une maladie et la traiter peut surtout altérer la qualité de vie sans apporter de réel bénéfice. Ces diagnostics en excès, qu’il aurait mieux valu ignorer, sont appelés « surdiagnotics ». « Que Choisir Santé » explique, dans ce dossier, leurs causes : inflation d’examens d’imagerie médicale, révision à la baisse de chiffres seuils de diagnostic de maladies sous l’influence d’experts ayant des liens d’intérêts avec des laboratoires pharmaceutiques (hypertension artérielle, cholestérol et diabète), ou encore, dépistages systématiques de certains cancers. Puis, le dossier donne des repères précis pour savoir quand il faut vraiment s’inquiéter et se traiter. Il évoque notamment la campagne « Choisir avec soin » qui vise à lutter contre les traitements, interventions et examens inutiles.

Mourir où l'on a vécu

Si aux États-Unis, on meurt maintenant davantage chez soi qu’à l’hôpital, en France, c’est loin d’être le cas malgré une forte aspiration en ce sens. Les généralistes ont obtenu, à la mi-février, le droit de disposer du midazolam, un médicament hospitalier, afin d’offrir la possibilité d’une sédation à domicile. Mais les demandes des malades ne s’arrêtent pas, elles concernent aussi le développement d’aides à domicile, une meilleure formation des aidants, etc.

Les cellules CAR-T ont été primées

Le palmarès Prescrire 2019 des médicaments a mis à l’honneur deux traitements du cancer : le Kymriah (tisagenlecleucel) chez les enfants et les jeunes adultes atteints d’une leucémie aiguë lymphoblastique à cellules B et le Yescarta (axicabtagène ciloleucel) dans certains lymphomes à grandes cellules B. Il s’agit de deux thérapies CAR-T. Elles semblent allonger la durée de vie des patients, en situation d’impasse thérapeutique, apportant un « progrès net ». Toutefois, elles exposent à de nombreux effets secondaires. À suivre, donc.

Elle monte plus vite chez les femmes

Il semble que la tension artérielle évolue différemment entre les hommes et les femmes au cours de la vie. Dans une étude menée sur près de 33 000 personnes durant 43 ans, des chercheurs ont montré que les femmes présentent une pression systolique (premier des deux chiffres de la tension) plus basse vers 20 ans mais que celle-ci progresse plus rapidement, rattrapant les hommes vers 60 ans et les dépassant à 80 ans. Cette différence entre les sexes devrait être prise en compte afin de mieux soigner, selon les auteurs.

Conseillé avant une opération

Les fumeurs sont plus exposés que les non-fumeurs à des infections et autres complications après une intervention chirurgicale. Aussi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a chiffré, dans une étude, l’intérêt de l’arrêt du tabac avant une opération. Un sevrage complet diminue de 60% le risque de survenue de ces événements s’il intervient au moins 4 semaines avant l’acte chirurgical. Au-delà de 4 semaines, l’amélioration de l’état de santé est encore plus nette.

Traitée dans l'espace

Un astronaute de la Station spatiale internationale a vécu une expérience insolite relatée dans le « New England Journal of Medicine ». Un examen de routine a permis de détecter la présence d’un volumineux caillot de sang pouvant lui déclencher une thrombose veineuse. Or, injecter un produit liquide en apesanteur n’est pas simple ! Finalement, un anticoagulant (énoxaparine) suivi d’un traitement d’un mois ont permis d’éviter le pire.